mercredi 24 avril 2013

En exclusivité pour Nekkrozine, la PREMIERE chronique du dernier Antediluvian, sensé sortir d'ici quelque mois, en confrontation avec l'album d'avant.
Pas de vidéo youtube pour Logos, car l'album n'est pas sorti, et il ne faut pas encourager les connards de pirates qui pourrissent les sorties d'album.
Allez, banzaï, comme disent les juifs.

La chronique :

ANTEDILUVIAN - λόγοϛ vs. TtCoH
Dans ma tête, deux monstres sacrés se font la guerre. Un combat sans merci, qui durera jusqu'au crépuscule de l'apocalypse, car il déterminera celui qui en sera l'instigateur. Les deux créatures se disputant le rôle son né du même père : ANTEDILUVIAN. A l'instar de la lutte sans merci qui opposa le calamar géant au cachalot, le combat se déroule dans les profondeurs abyssales.

Part I : Hawwah

TtCoH, soit Through the Cervix of Hawwah, l'album du groupe de 2011 est sombre, chaotique et primitivement technique. Cet opus est un condensé de la noirceur que dégage le néant. Un invocation de 36 minutes qui vous entraîne toujours plus profond. Le côté ritualiste de la chose étant fortement amplifié par l'approche mathématique de beaucoup de riffs. Comprenons nous bien. Il ne s'agit pas de math-black avant-gardiste à la pète-moi-dessus-je-te-dirais-l'heure. Les mesures sont souvent asymétrique. Ils se démerdent même pour décaler la guitare devant la batterie en lui enlevant un temps, et retomber sur leur pattes, 20 000 lieues plus bas ("Scions of Ha Nachash (Spectre of the Burning Valley)"), et mille autres idées toutes aussi intéréssentes les unes que les autres. Cependant, ces interventions venant troubler le repos du 4/4 sont toujours parfaitement justifiées, nécessaire même, car certains riffs sonneraient moins bien sans. Il est de fait très agréable d'écouter l'album plusiers fois de suite de manière à chercher toute les petites complexités qui en font sa richesse.

L'album est également parsemé de lourdeurs incroyables ("Erect Reflection (Abyss of Organic Matter)") qui aplatissent l'auditeur ne faisant que faciliter la descente que représente l'ensemble. La notion d'ensemble est très importante. Tout l'album ne fait que tout tirer vers le bas, toujours plus profond, à en perdre la notion de surface. Chaque morceau est la découverte d'une strate de profondeur insoupçonnée. Et si certains trouvent que la trop courte durée des morceaux empêche de vraiment s’immiscer dans l'ambiance, il est clair pour moi que les trois pauvres secondes entre chaque morceau ne suffisent pas à remonter à la surface.

Au final, cet album est extrêmement inventif et bien pensé, la technique au service de l'ambiance régressive et primitive. Il est parfaitement sombre, et entraîne plus bas que le fond. 

1. Rephaim Sceptre...  
2. ...Through the Cervix of Hawwah  
3. Intuitus Mortuus  
4. Scions of Ha Nachash (Spectre of the Burning Valley)  
5. From Seraphic Embrace  
6. Luminous Harvest  
7. Turquoise Infidel  
8. Gomorrah Entity (Perversion Reborn)  
9. Erect Reflection (Abyss of Organic Matter)     

http://www.youtube.com/watch?v=VfuNIPa4Jhk 

 

art II : λόγοϛ


Et voici le dernier né de chez les canadiens, λόγοϛ, soit LOGOS, mais avec des lettres grecques. Supposé sortir prochainement chez NWN!, un échantillon de 50 exemplaires furent quand même vendus au NWN! Fest III, et une autre cinquantaine par la distro de Serpent's Head Reprisal, quelque jours après, uniquement sous format cassette. Une version à également filtré sur le net, et je vous engage donc à chier dans les pixels de l'enculé de première responsable de cette trahison. L'album est composé de 9 titres, espacés par des interludes brefs ne laissant presque jamais transparaître le silence.

La première impression est la densité incroyable de ce qui nous arrive dans la gueule. Beaucoup plus dense qu'avant. Une vision plus précise du chaos, le chaos n'étant pas précis par définition. Il est très dur d'avoir une pensée cohérente en écoutant cet album assez fort. Le groupe laisse ici une plus grande place à l'abstrait. Le couplet/refrain est définitivement enterré. Ce qui se présente à nous, c'est un bloc qui demande un certain nombre d'écoutes avant de pouvoir en déterminer rien que la couleur.

Le travail fait sur les guitares est impressionnant. Toujours pour renforcer l'immersion immédiate dans ce tourment. Un jeu de solo centré sur le larsen et l'abstrait. Sur la perte des bases musicales érigées depuis des siècles. Comme si la guitare était jouée par un pantin désarticulé et malade à crever. Le parfait exemple est le solo de "Transept of Limbs". De temps en temps sort un riff, absolument entraînant. Un guide dans les ténèbres. Guide qui ne nous accompagne que le temps de quelques mesures, pour nous retrouver encore plus perdu qu'au début. L'immersion est immédiate et totale.

Les technicités on ici été abandonnées pour quelque chose de plus dur à saisir. Comprendre cet album est un travail qui se compte en années.

L'album parfait à écouter à volume maximal dans le noir complet, sans faire un mouvement. On en oublie qu'on existe, et après, on ne marche pas vraiment droit, la notion d'ordre étant encore floue.



1. Homunculus Daimon-eon (Awakening)
2. Consumate Spellbound Synapses
3. Towers of Silence
4. The Ash and the Stars
5. Beyond Diurnal Winds
6. Nuclear Crucifixion (Turning the Spear Inward)
7. On the Tree of Life and Death
8. Transept of Limbs
9. Death Meta

Part III : L'affrontement

Musicalement dans le même registre, mais différents dans le concept, ces deux album sont liés, et à la fois séparés par les procédés utilisés. Si TtCoH est une longue descente aux abysses ultimes, Logos démarre directement dans ces eaux là pour ne plus en bouger. La descente est-elle aussi importante que la destination ? Logos est plus dur à saisir, mais TtCoH est plus technique et primitif. Chaque excellent passage d'un album est un coup porté à l'autre, et l'affrontement des deux dans ma tête résonne et crée un monstre hybride.

Il y a donc deux entités différentes, complémentaires, poursuivant le même but, mais par des chemins différents. L'un des deux signera la fin du monde, et pour savoir lequel, il y a duel. 

Chroniqué par Matt






mercredi 27 mars 2013

Voilà un groupe qui de prime abord avait bêtement éveillé ma curiosité : une sympathique pochette quelque peu « lugubre » (une photographie de cimetière en noir et blanc), un patronyme et un nom d'album certes un peu clichés mais intéressants, des propos minimalistes et à-priori nihilistes... Cet ensemble d'éléments ne m'avaient pas laissé indifférent. Lors de la réception du CD (édition limitée, attention!!!!), un petit sourire a commencé à déformer mon gracieux visage lors de la lecture du livret : « Je chie sur la nature ! Je chie sur mes ancêtres ! »

Et bien moi je chie sur ce CD !!!

Parfois dans la vie on est un peu naïf et on se fie à ses premières impressions. Et on le regrette amèrement... Car ce disque est tout simplement nul. Il est un peu facile de cacher l'infâme étron sonore pondu par des doigts maladroits sous couvert d'un soi-disant nihilisme assumé. Ou quand l'attitude prévaut sur la qualité.
D'abord, il faut supporter une odieuse intro de plus de 2 minutes intitulée judicieusement « Harsh part 1 ». Cette piste est aussi inutile qu'inécoutable dans son intégralité. Si le but avoué est de crever les tympans de l'auditeur c'est presque réussi. Et quand on écoute la suite, on déplore que se ne soit pas le cas. Car peut-être est-ce la meilleure partie de l'album... Les morceaux s'enchaînent alors, sans âme, sans couilles, sans originalité et d'une médiocrité hallucinante. Le même riff (nul...) est répété sans cesse sur une batterie en plastique. Les vocaux sont quelconques. Est-ce un concept ? La forme prenant le pas sur le fond ? Finalement, écouter cet album n'est même pas une torture : on s'ennuie tellement qu'on éteint la chaîne avant.
Tiens ? Un changement de tempo au bout du 6ème morceau !!! Fausse alerte... Au bout de 40 secondes le morceau reprend sur la même lancée que les 5 précédents et va se continuer sur les 7 suivants...
Comme si cela ne suffisait pas, « Harsh part 2 » sert de conclusion : plus de 2 minutes, encore, d'une diarrhée sonore soi-disant bruitiste et malsaine.

A noter la présence de 4 bonus track qui ont le mérite de changer de rythme et de riffs... Au bout de 15 morceaux c'est pas mal, non ?

Voilà, tout est dit... Je ne prétends pas à être le détenteur de la vérité ultime. Humble humain sur cette petite planète je laisse libre à chacun de jeter une oreille là-dessus... Après tout, peut-être suis-je passé à côté de la valeur intrinsèque (et géniale?) de cet album ?

Heureusement que le prix était à la hauteur de la qualité...


Track List
1- Harsh part 1
2- La Peste Blanche
3- Les Jours Sombres
4- Épidémie
5- Nuit d'Hiver
6- Auto-Glorification
7- Narcissisme
8- Insignifiance
9- Incapables
10- Offrandes
11- Sans Secours
12- Auto Érotisme
13- Hars part 2
Bonus unreleased tracks :
14- Sous les flammes
15- Cadavres
16- Injection
17- Suicide Collectif

SB





lundi 25 mars 2013

NEHËMAH PART II / PART III

On continue sur la lancée, et après « Light of a dead star » de NEHËMAH, voici une présentation des opus suivants, « Shadows from the Past » paru un an après et « Requiem Tenebrae » sorti en 2004.



« Shadow from the Past »
Que dire de plus que ce qui a déjà été dit dans la chronique précédente ? Car le deuxième méfait du groupe se situe en effet dans la droite lignée de son illustre prédécesseur.
Au menu donc ? Un black métal typé norvégien des années 90 aux ambiances crépusculaires. Le point fort du combo reste sa capacité hors-norme à créer et développer ses atmosphères si particulières d'une noirceur froide et sinistre. Une galette qui suinte l'occulte et les rites nocturnes et malsains. Les huit morceaux qui composent l'album s'étendent sur presque une heure d'obscurité totale et on a le temps de s'immerger dans le monde de ténèbres de NEHËMAH.
Le thème abordé cette fois-ci est celui mystique et ancestral du corbeau : il trône sur le verso de l'album et hante les livrets et la pochette parmi les symboles mystiques. L'intro est d'ailleurs le coassement de cet obscur volatile. Puis c'est la déferlante black métal avec « Black Winds over the Walls of Csejthe ».
Les compositions alternent passages rapides aux riffs tortueux et morbides accompagnées d'une batterie aux blasts véloces et hypnotiques à des errements plus lourds et ambiancés. Corven vocifère comme il sait si bien le faire et incante de son timbre déchiré tout le long des huit blasphèmes sonores qui composent l'album. La chanson « Shadows from the Past » se démarque par un tempi lancinant et lugubre, une chanson véritablement incantatoire. Les guitares grésillent, la production laisse entrevoir tous les instruments.
Pas de surprises donc, une suite logique et fidèle à l'état d'esprit du groupe et à ses atmosphères ténébreuses. NEHËMAH signe un hommage ouvert et assumé à la scène black des années 90 et entre autre au regretté Quorthon. 

« Requiem Tenebrae »
On poursuit avec le troisième et dernier assaut de NEHËMAH, « Requiem Tenebrae » qui s'avère être réellement l'album de la consécration, ou tout du moins celui qui synthétise le mieux le savoir-faire du groupe. Car là où « Shadow from the Past » se contentait de reprendre là où « Light of a dead Star » s'était arrêté, le dernier acte va bien au-delà des deux opus précédents.
NEHËMAH transcende véritablement son art pour créer un album ultime qui surpasse les autres en terme d'atmosphères froides et malsaines. Pourtant, les deux premiers méfaits du groupe nous plongeaient dans la noirceur occulte de nuits froides et hantées. Mais « Requiem Tenebrae » nous noie littéralement dans les Ténèbres avec un grand T dignes des abysses les plus inaccessibles. La recette globale reste la même : de longs morceaux où le combo prend le temps de développer ses ambiances cauchemardesques en alternant les tempos. Sur des passages rapides aux blasts dévastateurs serpentent des riffs morbides et acérés qui nous transportent dans un maelström de folie et de noirceur. Des arpèges s'étendent longuement dans un esprit incantatoire et macabre accompagné de cette basse typique, légèrement en retrait mais omniprésente. Parfois des synthés lointains renforcent l'atmopshère comme sur par exemple « Dead but Dreaming in the Eternal Icy Waste ».
Le point fort de cet album est sans conteste les vocaux de Corven : ils n'ont jamais été aussi écorchés et possédés que sur cette galette. Vociférations maléfiques sur les passages rapides ou incantations sinistres sur ceux plus lents et sinueux, les vocaux sont toujours d'une grande force invocatrice.
« Requiem Tenebrae » est l'aboutissement de l'art de NEHËMAH. Son black métal est une véritable incantation sonore, une ode aux entités diaboliques cachées dans les Ténèbres les plus profondes. Que se soit le sauvage « Creeping Chaos », l'incantatoire « The Elder Gods Awakening » ou l'atmosphérique « Through the dark Nebula », NEHËMAH nous entraîne dans un ultime voyage à travers les paysages désolés et hantés de son monde d'invocation et de mort.

NEHËMAH
« Shadow From the Past » / « Requiem Tenebrae »
France
Sorti sur Oaken Shield / Adipocere
2003 / 2004

Track List « shadows from the Past »
1- Black Winds over the Walls of Csejthe
2- Sonner ab den Fimbulvetr
3- The Thousand Tongues of Medusa
4- Warlock
5- Siguilum Sanctum Lycanthropia
6- Shadows from the Past...
7- Selbword
8- Drawn in Darkness

Track List « Requiem Tenebrae »
1- Creeping Chaos
2- the Great Old Ones
3- Dead but Dreaming in the Eternal Icy Waste
4- The Elder Gods Awakening
5- In the Mists of Orion's Sword
6- taken Away by the Torn Black Shroud
7- Conscience in Evil
8- Through the Dark Nebula

SB


 

 



samedi 2 mars 2013



Voila les petit gars de Brest! Je croyais qu'en Bretagne y'avait que de la bière et des crêpes, ben je me suis bien planté parce qu'en Bretagne y'a aussi du black metal! Les 4 musicien de PARJURE arrivent pour tout défoncer avec leur demo qui se nomme "Nazareth Addiction", un premier méfait sortit en format Tape et cd.

 
Après quelques secondes d'une intro bien amenée, cest-à-dire pas trop longue comme c'est souvent le cas dans le milieu du black, ça démarre plutôt fort! En effet, la première chanson "Of Ashes And Dust" dès le début prouve que le quatuor breton n'est pas là pour rigoler mais plutôt pour vous balancer leur haine en pleine gueule. Et ils y arrivent carrément grâce à des compos très bien ficelées, bien mises en place et qui ne se perdent pas sur la durée. En effet, on a à faire à des chanson de plus de cinq minutes à chaque fois mais rien ne tourne en rond. Les zickos savent où il vont sans jamais se mordre la queue dans leur musique: pas de redondances car ils savent développer leurs idées, ce qui fait que les riffs sont divers et variée mais surtout très efficaces. En témoigne la chanson "Nazareth addiction" qui est sans doute mon coup de coeur de la demo. Dans cette chanson tout est très bien fait, comme dans le reste de la demo, mais sur cette piste on peut apprécier la rapidité du batteur qui tient bon le blast tout en étant carré et technique avec un bon jeux de cymbales sur les passages plus mid tempo. Les vocaux sont juste haineux et brutaux à souhait, cette voix torturée colle à merveille avec ce que propose les bretons. Toutefois petit bemol par rapport au fait que au niveau du mix, la voix est peut-être trop en avant par moment... mais rien de choquant, ni de derangeant. Je noterais au passage qu'a plusieurs reprise j'ai remarqué comme une petite pointe thrashouillarde par moment et ce n'est pas pour me déplaire! Surtout que c'est maitrisé a 100%!!! Pour parler du coté prod', à part ma remarque sur le chant plus haut, rien n'à redire, car pour un son demo c'est très bien fait. Le son est bon... enfin bon, c'est pas de la production léchée et cristalline, et c'est tant mieux: le black metal n'est pas fait pour être joli mais pour être brutal, sale et malsain et c'est ce que PARJURE a réussi ici en nous livrant cette demo qui a tout pour plaire.


Pour finir cette chronique je dirais que premièrement ce genre de jeunes groupes fait du bien a la scène black francaise! Deuxièmement, j'ajouterais que PARJURE peut botter le cul à pas mal de gens s'ils continuent à nous livrer un black metal de cette qualité. Cette demo est plus qu'encourageante et d'ailleurs si PARJURE passe en live pas loin de chez vous, déplacez vous ça sera à coup sur une bonne soiré....HAILS PARJURE!!!!!

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pas de vidéo youtube disponible pour le moment mais vous trouverez ci dessous les liens vers le MySpace et la page Facebook de PARJURE:
http://www.myspace.com/ParjureOfficial
https://www.facebook.com/pages/PARJURE/236308388249?fref=ts


PARJURE
"Nazareth Addiction"
France
Disponible sur Legion of death records

Track list :

1 Of ashes and dust 05:23

2 Burn the impure flesh 05:06

3 Nazareth Addiction 05:16

4 Spit on God's face



Chroniquer Par Nekkro.





 




Le leader de ce groupe ayant été relâché de prison tout fraîchement (2010 déjà ?), l'album enregistré avant son incarcération peut désormais rejoindre l'industrie vorace de la métallurgie acoustique et du matraquage en règles, et remplir nos oreilles d'un délice appréciable si muni d'un soutient sonore adéquat.
Il s'agit en fait pratiquement d'une compilation. Puisque faire un, autant faire deux. Une fois l'écoute du nouveau matériel nommé "Spear of Destiny" encaissée, il s'ensuivra donc l'écoute du EP du groupe de 2002 "Circling the Coils of Chaos", pour une durée totale de 43 minutes et des crucifix.
Passé l'intro dont les intonations de chants religieux couplé à des tris caractéristiques de calibres diamètralement supérieurs à ton anus, la bête ne laisse plus le doute quand à la qualité du contenu. Une telle fusillade en odeur de sainteté me remémore les premières secondes du "Kaos Kommand 696".
La suite du rejeton est un agréable moment à passer.

Quelques coïncidences sont à noter entre "Spear of Destiny" et du CONQUEROR. La voix ressemble, le son de la guitare, et même de la batterie. Et la petite note aiguë bien placée, au début de "Attack or Bare Deafeat".

Bon, après Ouroboros, c'est quand même vachement plus mélodique. Et par mélodique, je veut dire épique sans connotations pagan, ni perversion suédoisement alignées sans la moindre once d'âme. Nous avons affaire ici à un album crasseux et aride. La violence engendrée ici est sincère, franche, et directe, sans renier le côté mélodieux qui fait toute la beauté de cette éruction morbide.
Cet album est solidement basé d'un côté sur des riffs beaux et plus rêche que du papier-émeri, et de l'autre sur une voix vociférant une haine à faire passer Hitler pour un opposant à la peine de mort. La batterie en retrait ne fait qu'accentuer cet aspect. Heureusement que les riffs sont bien travaillés alors.
Ces mêmes riffs doté du pouvoir d'alterner savamment le bourinage abrasif strictement monolithiques et sans variations de notes, et des parties épiques et mélodieuses à vous coller la gaule. ("As i reach for hell", "Anihilate, Sudjugate, Desecrate"). Un dosage qui penche clairement du côté de la mélodie, ce qui est immédiatement contre-balancé par la rugosité sans limites des guitares sourdes. C'est mélodique, mais violent à la fois, et c'est ça qui est bon.

Un mot sur la batterie de Paulus Kressman, officiant ici sous le pseudo de Sado Masochist Lamb Persecutor. Dans "Sacramentary Abolishment", il jouait de la musique avec sa batterie, il faisait des variations et des breaks, s'emboîtant parfaitement dans l'entitée musicale globale. Dans "Rites of Thy Degringolade", il jouait des patterns réfléchis et finement pense, bique parfaitement destructuers, et la musique s'articulait beaucoup plus autour de la batterie. Mais là, la batterie n'a que très peu d'importance immédiate, et on a tendance à vite l'oublier, ce qui est dommage, mais pas dérangeant, car l'album favorise les instruments à six cordes (voir sept selon le livret). Le rôle de la batterie dans cet album est l'accompagnement des guitares, sans empiéter sur leur plates bandes, mais sans créer de monotonie, et c'est un objectif parfaitement accomplit.

Ensuite, on passe à la seconde partie de l'album, qui correspond à "Circling the Coils of Chaos".

Ici, l'on ne dispose que de deux compos et deux reprises, et encore une intro avec des chœurs christiques, ou je ne sait quoi. Le premier morceau commence par des caisses claires orientées militaires, vachement martial. Le contenu de l'album est proche de celui de la demo. Toutefois, quelques différences séparent les deux, sinon, ce serait pareil.
Déjà, la production. Elle est meilleure que sur l'album. Le son est moins sourd, moins étouffé, et donc moins rugueux.
La voix est hélas moins haineuse. La batterie, en revanche a déjà une place plus importante. L'équilibre mélodie/bourrage de note tend cette vois plus vers la violence gratuite. Toutefois, des mélodies apparaissent par-ci par-la.

Ensuite, les deux reprises : une de BLASPHEMY, une de BEHERIT, respectivement "Ritual" et "Grave Desecration". Un "Ritual" sur lequel on prend de petites libertés niveau tempo, et break d'intro notamment (le tempo à la hausse n'étant par ailleurs pas une mauvaise idée), et un "Grave Desecration" largement plus clean et soft qu'a l'original. On ne pourra pas les accuser de copie conforme. Ces reprisens sont très réussies dans le sens où le groupe réussit à s'approprier la musique des originaux en y ajoutant leur griffe.

En somme, nous avons là dans les oreilles un très grand album qu'il est bon de s'envoyer tant le mélange de violence et de mélodie est bien foutu. Excellent pour monter à l'assault du paradis, ni plus ni moins.   
        
 
 


          
Ouroboros
"Spear Of Destiny"
Canada
2010
Supremacy Through Intolerance
 
Track list
 
1-To Embrace the Satanic Spear of Destiny

2-  Attack or Bare Defeat

3. As I Reach for Hell

4. Annihilate, Subjugate, Desecrate

5. Hail the Conquering Ones

6.  Infinitus Odium

7. Vomiting Gaschamber Perversions

8. Dies Iraes / The Broken Seals of Wrath

9. Vomiting Gaschamber Perversions

10. Ritual (Blasphemy Cover)

11. Grave Desecration (Beherit Cover)
 
 
Chroniquer Par Goat666

mardi 26 février 2013

« Light of a dead star » est le premier album de NEHËMAH sorti en 2002 après deux démos : une première homonyme en 1995 et une seconde en 2001 sobrement intitulée « Nehëmah ».

Le combo officie dans un black métal d'obédience résolument norvégienne qui sent bon à plein nez les miasmes putrides des années 90. Néanmoins, le groupe détient incontestablement une originalité certaine. Car sans innover le moins du monde dans le style, NEHËMAH sait développer des ambiances d'une noirceur totale.

On commence les 54 minutes par une intro que certains pourront juger inutile mais qui de mon point de vue plonge bien l'auditeur dans un paysage morbide qui ne le quittera pas le long des 8 morceaux qui composent cette galette en gloire à la Nuit et à la Mort.
Perdu dans l'obscurité d'une froide nuit, il y a le crépitement sinistre d'un bûcher. Le feu termine son œuvre de destruction sur un corps noirci dont les yeux vivaces scintillent encore d'une vie impie. Des ombres malsaines dansent autours de vous dans la nuit comme pour un sabbat qui ne connaît pas de fin. Dans le ciel, les étoiles lointaines dont les scintillements blafards ne sont peut-être que les reliquats d'une vie éteinte depuis des millénaires.
Et l'incantation commence...
Un son rêche, des guitares qui grésillent, une production certes basique mais qui participe cependant bien aux ambiances développées par le groupe, « Light of a Dead Star » ouvre les hostilités avec une efficacité redoutable. Cette composition reflète bien ce qui nous attend sur l'album, à savoir des compositions qui s'étendent pour de longues litanies hypnotiques et démoniaques. Les riffs simples mais toujours bien sentis se répètent pour créer des atmosphères nocturnes et morbides. Corven hurle ses textes blasphématoires sur un timbre qui lui est propre, déchiré, écorché et malsain. La basse est discrète mais omniprésente. Sa présence fantomatique accentue le rendu initial, approfondie les ambiances incantatoires du groupe.
Arrive ensuite « Across the Landscape », un long morceau planant et mystérieux ponctué d'accélérations infernales. Sur cet album, pas de blast à outrance. On a droit à une succession de tempo lourds et de rythmes soutenus qui participent toujours à la création des ambiances. Celles-ci sont indéniablement le point fort de la première réalisation de NEHËMAH et restera sa marque de fabrique tout le long de sa carrière. « In October Landscape » débute ensuite sur le chant d'un corbeau suivi d'un blast mid tempo pour une invocation aux atmosphères crépusculaires soutenues par les vocaux désincarnés de Corven.
Les pépites incantatoires de l'album sont incontestablement les deux morceaux suivants. « Nehëmah in Vulva Infernum » et « I will sleep with the Dragon ». Le premier est une véritable ode morbide et mélancolique au rythme lent, posé et d'un sinistre poignant. Le riff principal, bien que repompé sur « Dreams of Blood and Iron » de l'excellent « Nightwing » de MARDUK, est utilisé différemment pour un rendu absolument lugubre et hanté par une mélodie orientale lointaine et mystique. Les hurlements de Corven y sont déchirant et le morceau monte crescendo dans la plainte et la douleur. Le second débute de façon plus classique et tonitruante, un blast rapide sur un riff rampant et au bout de 4 minutes le tempo se ralentit pour un final majestueux en voix claire, désincarnée et froide.
« Misty Swamp » termine de laminer l'auditeur pour un morceau rapide et brutal, plus basique mais aux relents nordiques toujours bien présents avec une basse toujours aussi prégnante.
« Light of a Dead Star » se termine alors comme il a commencé : dans le crépitement lugubre des flammes...

Avec son premier opus, NEHËMAH propose un black métal aux ambiances très marquées, influencé par la scène norvégienne des années 90. Les atmosphères sont froides, morbides et fortement incantatoires. Un ode maléfique aux forces tapies dans les Ténèbres.



NEHËMAH
« Light of a Dead Star »
France
Sorti sur Oaken Shield / Adipocere
2002

Track List
1- The Witch Burns...
2- Light of a Dead Star
3- Across the Landscape
4- In October Nightshades
5-Nehëmah in Vulva Infernum
6- I will Sleep with the Dragon
7- Misty Swamps
8- … In the Heat of the Flames

Chroniqué par SB

jeudi 21 février 2013

Bon! Me voilà de retour au Brésil! OUI encore! Après CRUOR CULTUM c'est au tour de GRAVE DESECRATOR d'être détaillé. Les Quatre Cariocas (habitant de rio de janeiro) ne sont pas venus pour nous vanter la samba ou le carnaval mais plutôt la mort, la haine et Satan bien sûr!!! Apres un Ep "Cult of Warfare and Darkness" sort donc "SIGN OF DOOM".

Déjà une chose est sûre: GRAVE DESECRATOR n'est pas là pour innover ou changer les choses, mais plutôt pour déverser un flot de haine discontinu à travers ce qu'ils font le mieux, c'est a dire un gros black/death bien gras, limite old school et bien blasphématoire ça va de soit! Dès la première chanson les bases sont posées: un son qui sent bon la caverne qui se marie à merveille avec de gros riffs bien lourds de derrière les fagots et qui ne sont pas d'une tecnhique ahurissante. Mais après tout, la technique on s'en branle un peu du moment que le feeling et l'efficacité sont là. Efficacité: voila un mot qui correspond bien à nos amis brésiliens! Car même si des fois on peut trouver certains riffs redondant d'une chanson à l'autre, quand les riffs se démarquent ils se demarquent vraiment bien! Non ça n'innove pas mais Oui c'est efficace a 100%!!! Et pour les fans de ce genre de gros son c'est l'idéal. Il y'a tout comme je l'ai dit: de très bons riffs accompagnés d'un gros jeux de batterie assez carré et technique avec de bons blasts et ça invoque bien dans les passages mid-tempo.Ces-derniers sont bien maitrisés dans l'ensemble. A noté d'ailleurs que les vocaux sont juste parfaits et complémentaires à l'ensemble: bien puissants et diaboliques comme on aime! Par moment le chant me fait penser a celui du groupe OBEISSANCE (usa) ce qui n'est pas pour me déplaire car c'est de qualité. Les chansons sont de longueurs variables entre 3 min 30 et 7 min ce qui fait que l'on ne s'ennuie pas a l'écoute de "SIGN OF DOOM" mis a part quelques solos de guitare pas franchement utiles. Ce disque est très bien fait de A à Z avec ses quelques passages limite thrashy bien appréciables et qui démontrent aussi l'étendu du savoir-faire des brésiliens tout comme le fait de pouvoir ralentir le tempo et poser un peu plus l'ambiance. C'est pas énorme hein, c'est pas du black/death ambiant mais on ressent bien l'invocation du Malin. Parce que jouer a fond c'est cool mais des fois ralentir c'est bien pour repartir de plus belle avec un gros riffs made in "dans ta gueule" comme dans la chanson:"Midnight sinner" qui est mon petit coup de coeur de l'album!!!

En conclusion je dirais que cet opus est fondamentalement réussi et fera le bonheur des amateur de Black/death old school tant au niveau de l'esprit que de la qualité du son. Par contre les amateurs de nouvelles sonorité ou ceux qui veulent trouver des groupes innovant sur leur style ce groupe n'est pas vraiment pour vous. Pour les autres...procurez-vous cet album et invoquez au son du black death made in Brésil... moi c'est déja fait.

GRAVE DESECRATOR
SIGN OF DOOM”
Brésil
Sorti sur ketzer Records
2008



Track List
1- Sign of Doom
2- revelation (of the Beast)
3- Faces of Apocalyptic Battle
4- Christ's Blood
5- Carnal Obsession
6- Midnight Sinner
7- Rise to Destruction
8- Cursed mass
9- Holocaust
10- devil's Revenge

Chroniqué par Nekkro